Je ne t’ai pas reconnue…

Article : Je ne t’ai pas reconnue…
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26 janvier 2016

Je ne t’ai pas reconnue…

Devrais-je ressentir de la culpabilité ? A mesure que mes pas m’éloignaient de toi,la seule chose qui me restait de ces quelques heures passées ensemble après ces trois années sans te voir était celle-là…je ne t’ai pas reconnue, comment était-ce possible ?

Je ne t’ai pas reconnue…Notre dernière rencontre remontait à une éternité. J’étais très souvent informé de tes visites à Lomé, Whatsapp faisant toujours bien les choses. Très souvent nous projetions nous voir, mais je trouvais toujours le moyen de reporter à la dernière minute. Les coups de cœur, quand ils sont vrais, ne s’oublient pas. On aura beau faire le fier devant les amis et connaissances, on est seul à savoir ce qui bouillonne au fond de nous. Aujourd’hui je peux le reconnaître, la raison qui m’empêchait de passer te voir était mon appréhension de ces retrouvailles, appréhension des reliquats de ces sentiments qui, je crois venaient définitivement de me quitter.

Je me rappelle de la première fois que je t’ai vue, de cette sensation unique, de la hâte avec laquelle j’avais programmé le deuxième rendez-vous, le troisième… De ces fêtes improvisées, de tes cousines qui nous suivaient du regard, espérant nous surprendre à un moment où il ne fallait pas.

La douleur de cette première séparation, pour des raisons scolaires. L’adaptation à cette nouvelle situation, et la distance que tu as préféré instaurer, une quasi- rupture en somme. Le silence, même à ton retour, que tu attribueras à la douleur de l’échec. L’exaspération de ma part, ces efforts pour t’oublier, et une nouvelle rencontre, comme par hasard, qui fut un nouveau départ. Tu semblais beaucoup plus sûre de ce que tu pouvais ressentir, je n’avais pas besoin d’être convaincu, on ne prêche pas à un converti. Ces deux belles années passées ensemble, des moments aboutis. Ton grand frère pour qui j’avais une cordiale inimitié, je parlais même de ne pas l’inviter à nos fiançailles. Oui, nous parlions de fiançailles, tu avais en horreur mon obsession pour les jumeaux…Ensuite vinrent les moments les moins gais, où il fallait faire des concessions, tes problèmes en famille et mes histoires d’école. Nous n’y avons pas survécu, moins toi que moi en tout cas. Cela n’a pas été faute de te relancer. Et même après ce qu’on appellera notre rupture, nous nous sommes retrouvés à plusieurs reprises.

Ce sourire bête que j’avais à cette soirée à thème, et la manière peu élégante dont j’avais éconduit ma cavalière pour disparaître avec toi, une soirée mémorable.

J’ai fini donc par accepter de te revoir, j’avais retrouvé dans un de mes clouds, des photos de toi. En retrouver autant, au même endroit m’a ramené quelques années en arrière. Il fallait que je te revoie, après tout c’était une nouvelle année, ce serait un nouveau départ pour notre relation. Tu m’avais dit être en couple et heureuse, ce qui avait le mérite d’être clair (et de doucher définitivement mes velléités « révisionnistes »). Il ne fallait surtout pas se bercer d’illusions en somme.

Me voici donc au sortir de l’une de mes piges devant cette pharmacie, quelque part vers D… . Fidèle à cette seconde nature tienne, tu m’as laissé poiroter de longues minutes en bordure de cette route, et Dieu sait que j’en ai une sainte horreur. Je commençais à me faire à cette situation quand je t’ai entendue m’appeler… Il est vrai que seuls mes proches m’appellent par ce petit nom affectueux, mais j’ai cru que mes yeux me jouaient un tour. C’était bien toi R…bien ta voix, mais ce n’était pas toi. Ce teint qui virait à l’orange, et ces lèvres noires…non, non, ce n’était pas toi.

Je n’ai pas pu, n’ai pas voulu te faire la bise, et pourtant j’en avais rêvé, je les avais désirées. Je t’ai juste suivie, sans te suivre, jusqu’à ta maison, t’écoutant parler sans t’entendre, riant jaune à tes blagues.  Je me suis rendu compte en fait que je m’étais perdu quelque part. Que je m’étais peut être trompé sur ta personnalité, que je m’étais trompé sur tout, depuis toujours.

Était-il, ce cher futur fiancé, responsable de ce changement ? T’aimait-il si peu pour se rendre complice de telles horreurs? Je n’ai pas osé te poser la question, et maintenant que j’y pense, je me rends compte également que je n’avais presque rien saisi de ce qu’on a pu se raconter. Tu sais, pour m’avoir longtemps fréquenté, que je suis incapable de dire des (vérités) choses qui pourront te causer du tort. Je m’en voudrais cependant de ne pas le dire, même si c’est une façon détournée et lâche de le faire, en le couchant par ici.

Je ne t’ai pas reconnue ma chérie, je ne suis pas en mesure de me sortir cela de la tête. A mes yeux, tu n’es et ne seras hélas plus jamais la même, et cette image ne me quitte plus.

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Commentaires

salaud
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Lettre d'amour et d'eau fraîche ? non, de douche froide... courage ma frwere!!!

Cyrille K. NUGA
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Eekay starring as The Salaud...merci pour la compassion, méchant salaud!!

Matissi A.
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on dit que l'amour est aveugle non.. tu aurais du ignorer son apparence :P .. ah les hommes..toujours si superficiels haha.
triste et drole.. Toujours un Plaisir de te lire

Cyrille K. NUGA
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Pas superficiels lol, pourquoi tu nous charge? :-D

renaudoss
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L'amour n'est donc pas si aveugle que ça finalement. ;) Yakooo en tout cas

Cyrille K. NUGA
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Il a intérêt à ne pas l'être de manière absolue, et à ne pas tout accepter...