Comme on fait sa constitution,on se couche!

Article : Comme on fait sa constitution,on se couche!
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22 décembre 2014

Comme on fait sa constitution,on se couche!

Ce n’est pas tous les jours que je m’enorgueillis de ce titre « Blogueur », mais je vous assure qu’un jour comme celui-ci, je suis aux anges. Je suis ravi parce que l’une des joies de cette passion qu’est le blogging, c’est de pourvoir parler de tout, de rien, d’en parler comme on veut, quand on veut.

Le point culminant du pied (mon pied est un sommet, imaginez) justement c’est de pouvoir en parler avec qui on veut. Qu’il me soit permis, avant d’aborder le vif du sujet, de dire ma fierté, celle de partager ce billet avec le salaudlumineux, ce cher salaud, illuminé et éternellement lumineux. J’ai quelques blogueurs préférés (ceux qui m’impressionnent) que je vous ferais découvrir dans le courant de la semaine mais celui-ci est simplement fantastique.

Je suis en train de réaliser un de mes rêves, et cela, je devrais l’inscrire au crédit de cette année 2014, by the way, Merci Mondoblog. Vous m’excuserez si ma plume n’est pas à la hauteur par la suite, ce doit assurément être l’émotion.

Alors, cette constitution ?

Je ne vais pas vous faire un cours de droit constitutionnel (je ne suis pas un expert et ces derniers disent rarement la vérité), alors je dirais simplement que la constitution, c’est la loi du peuple, par le peuple et pour le peuple. Je n’ai rien inventé, c ‘est juste une définition démocratiquement adoptée adaptée.

Dans nos contrées, les Etats n’ont pas de religion, c’est donc le seul texte sacré, la loi FONDAMENTALE. Hélas, le sacré a perdu tout son sens vous comprendrez pourquoi nous allons droit au but mur.

De tous les maux dont souffre mon continent, certains s’exportant (diamants, pétrole… Ebola), d’autres pas, la constitution est le plus à la page, le plus tendance, le plus d’actualité.

Vous savez, quand ce ne sont que les africains qui souffrent d’un mal, personne ne cherche de remède .

La constitution donc, une maladie d’un genre particulier, avec des signes annonciateurs, la phase de la maladie elle même et la dernière, celle des effets secondaires (une maladie entièrement à part je vous disais).

Les africains malades de LA (leurs) constitution (s)…

Ce ne sont pas tous les africains non plus, il faut le dire. Autant les enfants des gaulois et assimilés sont assez souvent atteints, autant les enfants des roast beef (rosbif) sont comme qui dirait immunisés.

Tout commence par la qualité de l’Homme, le chef d’Etat, sa PERSONNALITÉ, l’honnêteté et le respect pour les citoyens,ses semblables et employeurs, le respect de la parole et de la parole donnée , enfin, dans un monde idéal…

On dit souvent qu’un chef n’est pas un chiffon, mais en Afrique, un chiffon peut devenir chef, et un chef peut finir en chiffon (allez méditer cela).

Les africains malades de leurs constitutions,malades de leurs hommes politiques plutôt ou des politiques tout court, pour les hommes, nous repasserons plus tard. La culture et les traditions africaines enseignent le respect de la parole donnée, l’honnêteté, ils doivent avoir trop fréquenté les blancs et ignoré nos traditions. Pas étonnant que ce soient ces derniers qui viennent à leur rescousse quand ça part en couille.

Quand les mauvais exemples viennent des plus hauts sommets des Etats, vous imaginez l’impact sur tous ceux qui sont derrière? Combien de présidents d’association ont retouché leurs statuts, de présidents de fédérations, de confédérations…bref revenons à nos moutons.

Prenez un individu mal élu (ou pas), ou un « parvenu au pouvoir », entourez le d’incompétents et d’incompétence, saupoudrez d’indifférence au peuple (seul et unique détenteur du pouvoir) et attendez la veille ou l’avant veille de la fin du dernier mandat constitutionnellement prévu.

Copyright: Afriquinfo
Copyright: Afriquinfo

Un « chef » d’Etat que tout le monde « subit », sauf son entourage qui vide (vit de) l’hôtel, parce qu’il y « travaille », à qui personne ne dit de vérités ou qui se bouche les oreilles, qui de plus s’enferme dans une tour d’ivoire.

Le problème est simple, la voix du peuple n’est plus prise en compte, elle est altérée, violée, détournée. Le peuple, « constituant originel » est réduit au rang d’observateur, de spectateur. Dans la plupart de nos pays, les citoyens subissent les dirigeants qu’ils sont sensés avoir élu à près de 70% des suffrages exprimés. Je vous parlais de chefs qui finissent en chiffons…

Leur seul recours, c’est le verrou constitutionnel:  « S’il ne part pas par les urnes, il partira parce que la CONSTITUTION l’oblige à partir« … ERREUR !

Voyez-vous l’absurdité d’une telle situation, des millions de personnes prises en otage, emprisonnées par une seule et unique personne.

Vous ne voulez pas, vous n’imaginez pas, vous n’osez pas pousser plusieurs millions de personnes à bout, les pousser dans leurs derniers retranchements. Je ne vous le conseille pas.

Le dernier qui a osé le faire a inspiré une fable qui depuis fait le tour des palais en Afrique et dans le monde. Je ne sais pas si on la raconte aux enfants avant de les coucher, ni si elle fera l’objet d’enseignement dans les écoles mais elle est porteuse d’espoir pour tous les peuples opprimés.

Le beau, la rue et le balai 

Des airs de « Le bon, la brute et le truand », sauf que dans ce cas, le truand et la brute auraient été joués par le même acteur.

Cette fable est édifiante à plus d’un titre puisqu’elle nous montre comment un chiffon peut retourner au chiffon (ou un torchon finir en serviette). Comment on passe de PF: Président du Faso à PF: Président en Fuite en courant après le mythe du PF: Président Fondateur.

Le beau, je me pose mille et une questions sur l’origine de ce surnom, mais quand j’imagine les spécimens présents aux sommets régionaux et internationaux de l’époque (Kérékou, Houphouet and co.), je crois qu’il était mérité.

Ce monsieur a passé autant d’années au pouvoir que moi sur cette terre (je ne fais pas mon âge n’est ce pas?) et il cherchait à se…maintenir au pouvoir. En gros, j’aurais été un citoyen burkinabé que je n’aurais connu que lui. Il était tellement indispensable à la vie de la « nation » qu’il ne pouvait tout bonnement pas se faire remplacer, qu’il ne pouvait s’empêcher de prendre en otage tout un peuple.

Ce monsieur qui s’est forgé une réputation de médiateur international n’a pas pu réussir la médiation de sa vie, qui a dit que nul n’était prophète chez lui?

Le beau s’est simplement fait balayer par la rue. A trop vouloir faire sa constitution, on se couche…dans le lit du voisin (tant que vous ne touchez pas à sa femme).

Vous pensez que cela a servi de leçon aux autres « beaux »  du continent? Quand je vous disais que cette maladie avait des effets secondaires??

Le cas beau, cas « 0 » selon les dernières estimations de l’OMS risquerait d’être pauvre en enseignements. De nouveaux cas seraient en train de se déclarer au Congo Brazza, en RD Congo, au Rwanda et au…Bénin. Des virus avec des souches résistantes aux balais et à la rue seraient en train de se préparer à sévir dans ces pays très prochainement.

Comme ils font leurs constitutions…

Que se passe t’il alors quand la constitution n’est pas faite par soi , et qu’on l’exécute juste? Je vous vois sourire, mais un petit conseil, n’essayez pas de « compaorer » le Togo au Burkina Faso, trop de faure-ces sont en présence, enfin je crois. N’ayez aucune crainte, le salaud se charge d’illuminer vos lanternes.

Comme on fait sa constitution on se couche…

Ou je devrais dire que le peuple mérite la constitution qu’il a ?

Bah oui, attendez ! selon vous ? Question pour un champion ! quels sont les deux moyens par lesquels on peut modifier la constitution de son pays ?

– Soit quand le Président de la République décide d’introduire un projet de loi de révision de constitution, que son gouvernement envoie à l’Assemblée législative; – Soit parce que l’Assemblée Nationale elle-même par ses membres émet un projet de révision de la constitution.

Du coup, je recommence : Comme on fait sa constitution, on se couche… autrement dit, le peuple en général ou au moins ses représentants au parlement sont forcément mêlés à toute modification d’une constitution. La constitution d’un pays, c’est ce rapport entre gouvernants et gouvernés, formidable document régissant le fonctionnement de l’état, placé au-dessus même de la loi.

Copyright : @DjondoSena
Copyright : @DjondoSena

Dans les démocraties bananières d’Afrique francophone on distingue deux types de constitution : les constitutions à mandat présidentiel illimité et les constitutions à mandat présidentiel limité. Et aussi bizarre que cela puisse paraître, la limitation des mandats dans une constitution est devenue comme la définition du mariage dans la sagesse chinoise ; c’est une forteresse !

« Ceux qui sont à l’intérieur veulent en sortir. Ceux qui sont à l’extérieur veulent y entrer ».

L’idée des pays à mandat présidentiel limité est de survitaminer, donner un peu de viagra pour rallonger à l’infini, la longue queue du mandat présidentiel. (c’est ça marrez- vous).

En somme, les pays comme le Bénin, le Burkina-Faso, le Rwanda, le Congo-Brazzaville et son cousin, le Congo-Kinshasa, veulent ressembler à des pays comme le Gabon, le Cameroun, le Tchad ou encore le Togo.

Mais alors, me direz-vous, qu’est ce qui nous fait croire que ce sont les peuples eux-mêmes qui font leur constitution ?

Rappelez-vous, on ne peut modifier une constitution que par la volonté du Président de la République qui propose au parlement représentant le peuple de le faire… ou soit par le parlement qui a été lui-même mandaté par le peuple.

Dans les deux cas, quelque part, on trouve la population votante à l’intersection. C’est pour ça d’ailleurs que quand il faut s’assurer de la volonté populaire de changer les textes constitutionnels, on lui fait voter pour un OUI ou NON à un Référendum ! Zoomons un peu sur l’histoire politique togolaise ; peut-être comprendrez-vous comment notre peuple s’est couché sur sa constitution.

D’abord, il y a eu la constitution la plus acceptée de tous, approuvée par un référendum en 1992, la fameuse constituante d’Octobre à laquelle tous les politiciens clament haut et fort de revenir. Pourquoi y revenir ? bah parce que à un moment donné, certaines personnes (qui se disaient pourtant représentants du peuple) ont boycotté des élections législatives.

Résultats des courses, le parti au pouvoir, avide de voir s’éterniser son leader à la tête de l’état, s’est retrouvé seul à l’Assemblée. Ah la belle affaire ! Que faire ? bah, on modifie la constitution en zappant le seul verrou qui empêche le président d’alors de se représenter après deux mandats. On ouvre les boulevards et ça passe. En plus, la loi dit qu’on n’a pas forcément besoin d’un référendum pour modifier la constitution, donc … quelque part au parlement, on a pensé à la place du peuple… on a pensé que le peuple aime l’homme tel un roi, allant jusqu’à lui donner le droit de se présenter à chaque présidentielle et demeurer sur le siège non-éjectable du pouvoir jusqu’à ce que mort s’en suive.

La preuve, il a fini par décéder… une affaire de mortel que même la constitution n’a pas sauvé.

En somme, le peuple togolais dans les années 2000 a donc fait confiance à une opposition suffisamment bête, voire idiote, qui va pousser la bassesse à un niveau tellement élevé, s’absentant des législatives pour remettre tout le pouvoir législatif au seul parti au pouvoir, afin qu’il fasse ce qu’il veut du parlement.

Constitution ou Situation de Cons ? C’était comme au Basket. On a laissé le ballon traîner en l’air près du panier, le RPT a smaché ! Le peuple a fait sa constitution ce jour-là. Il s’est couché dessus. Et le sommeil n’en est devenu que plus lourd et agité.

Alors aujourd’hui quelle solution ?

 

Copyright: www.27avril.com
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Dans la logique, le parti au pouvoir n’a pas vraiment changé, sinon, de nom : RPT à UNIR, un petit pas pour la politique, un grand pas pour le président ? Tellement ce pouvoir n’a pas changé qu’il n’est pas très chaud pour rétablir dans son état initial une constitution et remettre le verrou des deux mandats. Seulement, il y a de petites pressions au sein de la communauté nationale et internationale, des marches vaines traduisant impuissance et inefficacité légendaire de l’opposition, et puis quelques diplomaties de couloir pour négocier avec le pouvoir.

Hélas, la loi telle qu’elle est faite aujourd’hui, est du côté du pouvoir en place. Il ne resterait que dans ses droits qu’il ne modifierait pas un seul iota de cette constitution.

Comme on fait sa constitution, on se couche…

Le peuple Togolais l’aura appris à ses dépens, en se remettant aux mains inexpertes des politicards soudards s’affublant injustement du titre d’opposants. D’autres poussent même la vanité jusqu’à s’adjoindre le qualificatif d’opposant naturel.

Ils sont illustres de par les ratés politiques ; ils sont mauvais de par leur volonté d’accéder au pouvoir d’abord et de ne penser au peuple qu’après.

Et le malin désir de ceux qui veulent rendre cette constitution rétroactive pour empêcher l’actuel chef de l’état de briguer un nouveau mandat prochainement, ne fait rien pour arranger les choses. Honnêtement, de vous à nous, et pour parler comme les jeunes de la génération 2.0, ces opposants se foutent le doigt dans le port USB.

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